Il s’agit de la troisième fois que je pars en Asie, deux fois sur Hong Kong (lien article Tai mo shan), et la première maintenant en Chine. Honnêtement, je ne connais rien au pays, aux gens et où situer les grandes villes du pays tel que Pékin ou Shanghai. Aujourd’hui, j’ai saisi cetet opportunité d’élargir mes connaissances, de découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles personnes.
Mon ancien coach Nico Le Brun m’a contacté afin de participer à une course dans la licence X Terra, certains vont penser à une course de triathlon, et bien non, il s’agit d’un évènement pur trail. Ensuite, il m’a mis en relation avec Landry Benoît, qui gère tout le coté Asie. Et ce fut une super rencontre au delà de l’esprit sportif.
Ma nouvelle destination est donc Zhanjiajie, et plus précisément le National Forest Park, patrimoine mondial de l’Unesco. C’est le lieu dont le film Avatar s’est inspiré. En vous faisant découvrir au fil de mes jours d’activités, vous verrez que cet endroit est sauvage et vertigineux. Comme j’aime le faire, je vais décomposer cet article en fonction de l’évolution de mes jours.
J-1 :
La première difficulté fut de trouver un vol avec peu de temps d’escale, mais qui dit peu temps , dit plus cher. Du coup, ce fut Lyon > Munich (6h d’escale) > Pékin (5h d’escale (heureusement car on avait perdu mon sac) > Zhanjiajie : pas le meilleur vol, mais le moins onéreux. Le retour par contre sera plus facile, ce qui me permettra de rejoindre ma famille plus rapidement.
Jour 1 :
Après une courte nuit, et la mise en place habituelle après un long voyage, nous sommes partis avec Landry découvrir une partie du parcours du 50km. Landry s’occupe du X Terra trail en Asie, donc, en plus de courir, il vérifie l’organisation, le balisage, s'il y a des problème sur le parcours et le rapporte derrière pour que tout se passe bien le jour de course. Pour cette édition, il y a trois distances : un 50km, 25km et 10km. J’ai choisi le 25km car j’ai un marathon dans un mois, et je souhaite être assez sérieux en terme d’enchaînements.
16km au compteur avec des passages assez techniques, des marches naturelles, 600+ m en dénivelé, un serpent et un singe en sparring pour monter un peu le cardio. Nous avions avec nous aussi un guide de choix « petit monstre » si on devait traduire littéralement son nom. Il était là pour nous accompagner mais il aide également sur le choix du parcours en amont. Ce fut très sympa, la vue était magique, nous avons pu courir en flanc de montagne et observer, tout simplement.
Après quelques interviews et prises de vidéos afin de promouvoir l’évènement, nous sommes descendus en télécabine, ça m’a changé de ceux de La Plagne. C’était très aérien, incroyable.
Pour finir, nous avons fait un dej rapide juste à côté du départ / arrivée de la course. Nouilles, tofu, légumes, l’acclimatation était plutôt pas mal. Encore jetlagué, mais heureux d’être ici. Avec ce moment actif et convivial, j’ai pu en apprendre encore plus sur X Terra, sur son organisation et sa volonté de visibilité sur la licence Trail et Triathlon. C’est une équipe vraiment motivée et qui a de belles ambitions.
JOUR 2 :
Après une nuit encore un peu courte, et pas encore dans la forme optimale, petit dej à l’hôtel (nouilles bien évidemment), et j’ai retrouvé l’équipe X Terra pour remonter en haut des Avatar Mountains. Ce fut laborieux car entre toutes les autorisations et assurances à prendre, ça a pris pas mal de temps.
J’avais arrêté ma montre en haut du départ des télécabines la veille, j’ai repris les sentiers avec Landry pour un nouveau parcours, celui de la fin commune du 25km et 50km. Du coup, parcours uniquement en descente, mixant parties très techniques au départ, plus roulantes ensuite, un gros pétard pendant presque une demie heure, du roulant et une descente technique pour finir.
C’est un parcours très varié, j’ai pu faire toute la deuxième partie du 25km (la première est uniquement en montée), et ce sera la surprise de la répartition du dénivelé dimanche lors du jour de course. C’était un beau moment de partage à nouveau.
Lunch de récup, une bière locale, et ce fut free time ensuite. J’en ai profité pour flâner autour de l’hôtel et voir un peu ce qui se passe en dehors de la course à pied.
JOUR 3 :
Sortie cool le matin, moins montagne cette fois ci, à plat et à l’opposé des départs des jours d’avant. C’était juste en guise de déblocage, avant le petit dej de l’hôtel. Ensuite, j’ai pu plus chiller, me poser aussi et commencer à écrire cet article.
J’ai pas mal marché, j’ai profité autrement, j’ai commencé à penser à la course et visualiser.
JOUR 4 :
Jour J ! Le départ du 50km est parti avant, ça m’a permis de plus facilement se lancer dedans et de me concentrer. J’avais vu le départ en bus lors de la deuxième reco. Ça a commencé par monter tranquillement sur route pendant 6 - 7 kilomètres. Ensuite, la plus grande difficulté est arrivée, avec la plus grosse montée, raide et joueuse. Je l’avais vue lorsque j’avais pris les télécabines, dedans c’était encore plus grandiose même si c’était raide et très cassant. En fait, ça ne faisait pas que de monter, il y avait parfois des zones de plat et aussi quelques petites descentes. Je passe en haut en première position, sans connaître l’écart avec derrière.
Une fois en haut, j’ai commencé à attaquer la descente la plus technique, celle que j’appréhendais le plus. Entre croiser un serpent la dernière fois et sachant que je ne suis pas le plus à l’aise dans ces secteurs-là, j’ai essayé d’être concentré et de profiter du moment présent, sans me projeter, en restant concentré. Ca s’est bien passé, j’ai même eu un super feeling, j’ai kiffé et j’ai descendu vite.
Je venais de faire la première partie de la course, la plus difficile sur le papier, il fallait maintenant gérer et aborder un profil plus roulant, mais avec beaucoup de relances ; il fallait donc être en forme et ne pas avoir gâché quelques cartouches. Les pistes étaient larges, rien de technique, parfait pour moi avec ma préparation marathon en cours. J’étais bien et prêt a enchaîner jusqu’à la ligne d’arrivée.
Dernière descente, je savais aussi que j’avais galéré lors de la sortie précédente, il fallait réagir, se détacher de mes émotions et descendre, le plus vite possible même si ce n’était pas académique. J’étais plutôt satisfait, comme sur la première, car j’étais relâché, et c’est passé.
La particularité du X Terra Trail est qu’en dehors d’un classement général, il y aussi des sections chronométrées, comme un enduro sauf que l’on marque des points, ça rend la course un peu plus joueuse. La première longue montée, la descente technique et l’enchainement du roulant étaient donc placés pour gagner des points et faire un classement derrière. A ma grande surprise, j’ai été classé premier sur toutes les parties. C’était positif, non pas sur le point de vue physique mais plutôt mental. Et j’en ressors pleins de souvenirs.
Le podium s’est fait rapidement, de façon simple et efficace, ça me permet de ramener un joli trophée et du coup mon premier souvenir de Chine.
JOUR 5 :
J’ai quand même profité de courir, de faire un décrassage et une balade touristique, où j’ai pu découvrir de nouveaux lieux. C’était Chill, je savourais encore la course d’hier, j’ai plus levé la tête, le moment présent était vraiment cool. La transition vers le retour en France était parfait et bien posé.
Maintenant, place au marathon de Florence. Et je pense déjà au prochain X Terra Trail au Pays Galles qui aura lieu en juillet 2025 pour les finals.